Le fond ?
Il y a eu un dimanche passé dans un bureau de vote pas chauffé. Il y a eu des élections remportées dès le premier tour, pour la première fois et sans y croire. Il y a eu une euphorie qui ne réfléchit pas et demande l'impossible, il y a eu tous ces imprévus qu'on aurait préféré ne pas connaître justement à ce moment-là. Il y a eu une semaine mouvementée, il y a eu une angine relayée, il y a eu des obligations auxquelles il n'était pas possible de se soustraire. Il y a eu une visite chez le médecin et un traitement de cheval, il y a eu un deuxième dimanche dans un deuxième bureau de vote, toujours pas chauffé. Il y a eu la volonté de retourner au bureau, malgré tout. Il y a eu une tête trop légère, il y a eu des jambes trop molles, il y a eu une énergie chancelante, il y a eu un retour à la maison et une après-midi passée sous la couette, à dormir et dormir encore. Il y a eu un tour de cadran, il y a eu un réveil embué de larmes. Il y a eu un retour chez le médecin, il y a eu une auscultation longue, il y a eu des examens faits et refaits et recommencés encore, il y a eu une voix douce mais ferme, et des questions qui ont gratté là où on espérait qu'elles n'iraient pas.
Il y a un arrêt maladie, encore. Et un traitement de longue haleine, un pari sur l'avenir.
Et l'espoir que, comme mon lilas malmené par la tempête il y a quelques semaines, un jour, les fleurs éclosent malgré tout...