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Un monde de crobard
27 janvier 2009

31 jours

BougieVoilà maintenant un mois qu'il partage notre vie, ou plutôt, que nous vivons au rythme de la sienne, si neuve, si pleine. Un mois, alors qu'il me semble qu'il a toujours été là, que les heures de travail préalables à sa naissance n'ont existé que dans un rêve, à des années-lumière d'ici...

Un mois que nous le regardons grandir, et changer chaque jour, s'éveiller et embellir (à nos yeux de parents très objectifs !). Un mois que nous remercions le Ciel de n'avoir à déplorer, pour tout souci de santé, qu'une très féroce crise d'acné du nourrisson. Pour le reste, Monsieur l'Acrobate se porte comme un charme, a pris un centimètre par semaine en moyenne, et plus d'un tiers de son poids de naissance en rab'. Quant à nous, nous regrettons nos nuits, du temps béni où nous arrivions à enchaîner plus de deux heures de sommeil d'affilée... jusqu'à ce qu'un sourire de lui vienne nous faire oublier tout le reste.

Un mois que nous faisons connaissance, un mois que nous le découvrons, un mois que nous nous  découvrons aussi, mutuellement et personnellement. Moi qui n'ai jamais eu la patience comme qualité principale, je me découvre des ressources infinies, s'il s'agit de lui. Peut-être parce que je garde présent à l'esprit qu'il n'a que quelques semaines, et qu'il n'a encore d'autres repères que nous. Si même nous, nous venons à lui faire défaut, que lui restera-t-il comme certitudes, comme points d'ancrage pour avancer dans la vie ?
Alors non, je ne laisserai pas mon enfant pleurer "pour qu'il se fasse les poumons" ou parce que "sinon, il va vite devenir capricieux". Je ne lui refuserai pas mes bras, ni ceux de son père, si c'est ce dont il éprouve le besoin. Je lui offrirai mon sein quand il le souhaitera, puisque j'ai choisi de l'allaiter, et peu m'importe que ça ne fasse "qu'à peine deux heures qu'il a mangé !". Non, je ne le brimerai pas, sous prétexte qu'il faudrait "lui apprendre la vie". Non, je ne lui apprendrai pas tout de suite que, de l'autre, il faut d'abord escompter du mal, et qu'on ne peut compter que sur soi-même. Ce n'est pas ainsi que je vois la vie ; ce n'est pas ainsi que j'aimerais qu'il la découvre. Il a bien le temps de l'apprendre plus tard.
Et malgré les tensions passagères liées à la fatigue, son père et moi continuons d'être du même avis dans ce domaine - alors oui, il va vraiment falloir que je suive l'exemple de Nath, et que j'apprenne vite à dire "merde" à certaines personnes un peu trop envahissantes... (et pour certaines, je le reconnais en toute humilité, c'est pas gagné... N'est-ce pas, Maman ??!?)

Edit : en guise de musique de "mensiversaire", un morceau découvert par hasard, sur un CD caritatif offert par la mère de l'Amoureux, et qui a l'étrange pouvoir de calmer l'Acrobate quand il cherche le sommeil - surtout si sa maman danse en le tenant dans ses bras ! ;-)

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Commentaires
L
Paskaline : je crois sincèrement qu'on peut aimer un enfant avec la même intensité, qu'il soit issu de nos entrailles ou du ventre d'une autre femme. <br /> Je vais vous avouer une chose : j'aimais le petit être que je sentais bouger en moi. J'aime le petit bonhomme que je vois grandir et changer chaque jour. Mais entre les deux, il y a eu quelques heures avec un inconnu, pour qui j'éprouvais... de la tendresse, sûrement, un sentiment de responsabilité, sans le moindre doute, mais de l'amour ? honnêtement, je ne pense pas. Peut-être n'est-ce que moi, peut-être d'autres femmes / les autres femmes font-elles immédiatement la connexion. Mais pour moi, l'amour est né un peu plus tard, ce qui ne l'empêche pas de grandir sans cesse depuis - bien au contraire !...<br /> <br /> Rennette : parce que ma pauvre carcasse n'étale pas, écharpe ou pas écharpe ? :-)<br /> Et puis, aussi, parce que c'est, je crois, l'étape de trop pour le papa, et que je ne conçois pas de choisir seule ce qu'il convient ou non de faire : nous avons été deux à concevoir cet enfant, nous devons aussi être deux à décider du mode d'éducation que nous souhaitons lui donner. A partir de là, j'essaye de faire valoir certaines choses, et généralement, le papa se range à mes arguments sans trop de difficulté. Mais sur certains points (le laisser dormir dans notre lit quand vraiment l'épuisement de l'ensemble des protagonistes guette, le garder contre moi des heures durant quand c'est ce qu'il réclame...), c'est le blocage total - alors, plutôt que d'attaquer de front, j'attends patiemment que l'idée fasse son chemin dans sa tête... <br /> Cela dit, parfois, j'agis en solitaire, comme hier, où le petit Acrobate, hurlant comme un damné dès qu'il était séparé de moi et/ou en position allongée, a passé plus d'une heure en corps à corps, dans notre lit, jusqu'à ce que je le sente assez détendu pour rejoindre son couffin. Ou comment, après avoir *tout* essayé pendant un quart d'heure, et cru qu'on n'arriverait jamais à le calmer, on se sent le roi du monde ! ;-)
R
allez j'en rajoute dans le genre conseils (mais à l'envers) pourquoi est-il dans un couffin ce petit et pas avec vous accroché à votre sein...<br /> je rigole hein mais c'est ce que jai fait avec mes petits... <br /> suivez votre idée... votre instinct ... il vous pardonnera vos tatonnements... <br /> bon courage ! vous vous en sortez très bien !!!
P
ce que vous écrivez... ce que vous ressentez face à votre petite Acrobate... Je sentirai presque au fond de mes entrailles ce bonehur là que je ne connais pas... Félicitations aux heureux parents... Si vous me permettez cette intimité alors que nous ne nous connaissaons pas....
T
Plein de bises en passant, à vous trois !
L
Cécile : je devrais parfois m'abstenir de publier des billets trop optimistes quant à ma capacité à résister au manque de sommeil. Parce que ce matin, après une nuit quasi-blanche, le petit bonhomme, je l'aurais volontiers laissé hurler... ailleurs. Pendant au moins 60 secondes. Jusqu'à ce que, de son couffin, j'entende venir un gazouillis-rire, et que je fonde...<br /> (Mais quand même !!!)
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