31 jours
Voilà maintenant un mois qu'il partage notre vie, ou plutôt, que nous vivons au rythme de la sienne, si neuve, si pleine. Un mois, alors qu'il me semble qu'il a toujours été là, que les heures de travail préalables à sa naissance n'ont existé que dans un rêve, à des années-lumière d'ici...
Un mois que nous le regardons grandir, et changer chaque jour, s'éveiller et embellir (à nos yeux de parents très objectifs !). Un mois que nous remercions le Ciel de n'avoir à déplorer, pour tout souci de santé, qu'une très féroce crise d'acné du nourrisson. Pour le reste, Monsieur l'Acrobate se porte comme un charme, a pris un centimètre par semaine en moyenne, et plus d'un tiers de son poids de naissance en rab'. Quant à nous, nous regrettons nos nuits, du temps béni où nous arrivions à enchaîner plus de deux heures de sommeil d'affilée... jusqu'à ce qu'un sourire de lui vienne nous faire oublier tout le reste.
Un mois que nous faisons connaissance, un mois que nous le découvrons, un mois que nous nous découvrons aussi, mutuellement et personnellement. Moi qui n'ai jamais eu la patience comme qualité principale, je me découvre des ressources infinies, s'il s'agit de lui. Peut-être parce que je garde présent à l'esprit qu'il n'a que quelques semaines, et qu'il n'a encore d'autres repères que nous. Si même nous, nous venons à lui faire défaut, que lui restera-t-il comme certitudes, comme points d'ancrage pour avancer dans la vie ?
Alors non, je ne laisserai pas mon enfant pleurer "pour qu'il se fasse les poumons" ou parce que "sinon, il va vite devenir capricieux". Je ne lui refuserai pas mes bras, ni ceux de son père, si c'est ce dont il éprouve le besoin. Je lui offrirai mon sein quand il le souhaitera, puisque j'ai choisi de l'allaiter, et peu m'importe que ça ne fasse "qu'à peine deux heures qu'il a mangé !". Non, je ne le brimerai pas, sous prétexte qu'il faudrait "lui apprendre la vie". Non, je ne lui apprendrai pas tout de suite que, de l'autre, il faut d'abord escompter du mal, et qu'on ne peut compter que sur soi-même. Ce n'est pas ainsi que je vois la vie ; ce n'est pas ainsi que j'aimerais qu'il la découvre. Il a bien le temps de l'apprendre plus tard.
Et malgré les tensions passagères liées à la fatigue, son père et moi continuons d'être du même avis dans ce domaine - alors oui, il va vraiment falloir que je suive l'exemple de Nath, et que j'apprenne vite à dire "merde" à certaines personnes un peu trop envahissantes... (et pour certaines, je le reconnais en toute humilité, c'est pas gagné... N'est-ce pas, Maman ??!?)
Edit : en guise de musique de "mensiversaire", un morceau découvert par hasard, sur un CD caritatif offert par la mère de l'Amoureux, et qui a l'étrange pouvoir de calmer l'Acrobate quand il cherche le sommeil - surtout si sa maman danse en le tenant dans ses bras ! ;-)