Lutte de saison
L'hiver ne veut pas céder sa place au printemps, quoi qu'en dise le calendrier. Les bourgeons colorent les branches de vert tendre, mais le froid, vif et pinçant, domine pourtant l'air, que le soleil n'arrive pas encore à réchauffer. La vie s'éveille et bouillonne, mais ne parvient pas encore à faire éclater la gangue immobile de l'hiver.
Il en est de moi comme de la nature. Ca bouge, là-bas, tout au fond, ça perce même parfois la surface, maladroitement, comme en témoigne cet eczéma spasmodique qui teinte mes paupières et le creux de mes coudes de rouge, comme le crient mon mal-être et mes bouffées de désespoir. Ca bouge, mais l'écorce est épaisse, les vieux réflexes bien ancrés. Ca bouge, et ça finira par gagner. Mais pas tout de suite, pas encore...
Ce week-end, j'irai me noyer au fond d'yeux aussi clairs et purs que l'air autour d'eux ; ce week-end, j'irai prendre une leçon de vie et d'essentiel auprès d'une petite fille de 18 mois. Ce week-end, j'irai jongler entre amour et énervement auprès de celui qui m'est à la fois trop proche et trop étranger pour que nos relations soient celles dont je rêve. Ce week-end, j'essaierai de me souvenir du sens des mots "patience" et "lâcher prise"...