Un coeur qui saigne

Mardi matin, une roquette Kassam comme celle-ci est tombée sur un camp d'entraînement pour les jeunes conscrits de l'armée israëlienne, blessant 67 jeunes, qui dormaient sous des tentes. Un incident de plus dans un long et fratricide combat entre Israëliens et Palestiniens.

Des explosions, j'en ai entendu souvent, et les sinistres sirènes qui venaient après leur fracas rageur, et ce silence atroce qui le suivait... Je ne me suis jamais habituée, parce qu'on ne s'habitue jamais à l'horreur. Mais j'imagine qu'il y avait un palier dans l'horreur, que je n'avais pas encore franchi.

C'est désormais chose faite.

Mardi matin, sous une de ces tentes, dormait quelqu'un qui m'est cher. Il avait 18 ans tout juste sonnés.

Il ne passera pas les fêtes du Nouvel An juif avec sa famille : il est toujours à l'hôpital, où il a été opéré des deux pieds, afin d'en retirer les multiples éclats de métal dont ils étaient criblés.

Grâce à Dieu, il est vivant, et ses jours ne sont pas en danger ; c'est donc un "blessé léger", selon les critères israëliens. Il lui faudra longtemps pour pouvoir marcher à nouveau normalement, mais il est vivant.

Alors pourquoi mon coeur est-il si lourd, pourquoi ces larmes sur mes joues ?
Et pourquoi, pourquoi est-ce que les quelques milliers de kilomètres qui séparent la France d'Israël me paraissent tout à coup insupportablement trop grands ?...

J'ai mal d'être si loin, même si je sais pertinemment que ma présence là-bas ne changerait rien.

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Shana tovah oumetoukah à tous les Juifs qui passent par ici ; Ramadan moubarak saïd à tous les Musulmans qui font de même. Puisse cette période de spiritualité exacerbée pour les uns comme pour les autres permettre à la paix de progresser...

La photo illustrant ce billet est issue d'un article du journal suisse Vorwärts.