Trois pas en avant, trois pas en arrière
Je ne suis pas très douée pour le bonheur. Je ne m'y crois pas autorisée. Une vieille croyance, erronnée sans doute, mais dont je n'arrive pas (encore) à me débarrasser. Alors, très logiquement, quand je connais un petit ou un grand bonheur, je ne peux que descendre plus ou moins rapidement de mon petit nuage.
L'espace de quelques jours, j'ai touché du doigt le bonheur de me sentir mieux, de prendre conscience du chemin parcouru.
Depuis deux jours, je traîne mon spleen et ma peine, les nerfs à fleur de peau et les larmes toujours prêtes à déborder. Et une fois encore, je me dis qu'il faudra peut-être que je me résolve, malgré tout, à retourner voir mon médecin, et à lui laisser me prescrire ces médicaments dont je n'ai pas voulu, parce qu'ils me crient au visage le nom de cette maladie que j'espérais ne plus jamais avoir à connaître : "dépression"...
Illustration : "Moment de quiétude", Arnaud Camp.