Absence
Il enchaîne des journées de 12 à 14 heures depuis trois mois, parfois cinq, parfois six jours par semaine, et n'a pas su profiter de la dizaine de jours de vacances qu'il avait au mois de novembre pour décompresser. Il va devenir père d'ici quelques jours, et oscille entre enthousiaste impatience et stress caractérisé. Il me harcèle de questions sur mon état, me répète trois fois en deux minutes trente, "tu n'as pas de contractions, tu es sûre ? Ca va, tu es sûre ?" Il est inquiet et hyper-protecteur, mais râle de devoir faire le ménage, et ne s'étonne pas que ce soit moi qui continue à faire les courses, chaque semaine. C'est un homme, plein de contradictions, souvent attentionné, pas toujours attentif.
Ce soir, il est sorti, et je ne sais à
quelle heure il rentrera. J'aurais aimé une soirée de tendresse dans
ses bras ; je n'aurais eu qu'une soirée à côté de lui, qui nous aurait
l'un et l'autre laissés frustrés. Alors je lui ai fait mon plus beau
sourire de dénégation quand il m'a demandé si vraiment, ça ne me gênait
pas qu'il aille à son entraînement. Et je vais aller me coucher, seule,
sans attendre le SMS qui m'annoncera que finalement, il va se joindre
au reste du groupe pour un resto "de Noël".
Mais pourquoi cette envie de pleurer ??
Dur drame de pauvre petite fille riche...
Edit du 13.12, suite à vos commentaires convergents : Oh non, mesdames, pas de rancoeur - juste de la tristesse face à des différences d'envies parfois inévitables. Ce n'était pas de sa part un caprice, mais un besoin que d'aller à l'entraînement, délaissé depuis plusieurs semaines. Besoin de se dépenser physiquement, besoin d'évacuer tout le stress accumulé. J'aurais effectivement pu lui demander de rester, et il l'aurait fait, bien volontiers. Mais qu'y aurions-nous gagné ? Nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes. Nous aurions donc vraisemblablement passé la soirée côté à côte, mais pas véritablement ensemble. Et j'aurais été encore plus déçue de l'avoir fait renoncer à ce dont il avait envie pour quelque chose qui n'était pas ce dont moi, j'avais envie... Ce dont j'avais envie, hier soir, n'était tout simplement pas dans l'air du temps ; il avait besoin d'un moment pour lui, et moi, j'avais besoin de me laisser aller dans ses bras. Je progresse : je sais désormais m'en rendre compte. Qui sait ? peut-être, un jour, saurai-je également y renoncer sans pincement au coeur ??...