L'arbre qui pense
Je sais bien que pour Pascal, c'était le roseau qui était pensant, mais que voulez-vous ? moi, depuis hier soir, c'est à cette histoire d'arbre que je cogite. Parce que l'analogie tape juste. Trop juste, peut-être...
"Vous êtes un arbre. Cet évènement vous a coupée en deux, séparant le tronc et les branches des racines au ras du sol - le tronc, les branches d'un côté, les racines de l'autre. Et vous avez grandi, malgré tout - mais sans ses racines pour s'ancrer dans le sol, quel arbre peut-il être solide, quel arbre peut-il parvenir à pousser droit ? C'est cette liaison entre ciel et terre qu'il vous faut rétablir."
Ses mots résonnent en moi, me renvoyant à des aspects différents de ma vie, que je n'aurais jamais eu l'idée de rapprocher. Mes déménagements incessants, mes expatriations successives, ces relations étranges que j'entretiens avec ma famille, ce manque permanent et la dépendance affective qui en a longtemps découlé, mon divorce aussi, au fond, et jusqu'à cette expression qui me laisse perplexe, faute d'avoir compris comment il fallait faire pour l'appliquer : "donnez un peu de vacances au hamster bourré d'amphétamines que vous avez dans la tête, pensez avec vos pieds !"... C'est que... je ne suis pas bien sûre d'avoir une voie de communication ouverte avec mes pieds, en fait...
Peut-on souffrir d'être un arbre mal enraciné ?