Découragée... Secouée !
Depuis quelques jours, je ne sais comment lutter contre cette boule de stress qui navigue au creux de mon thorax. L'insatisfaction est là, qui règne en maîtresse, et le ras-le-bol d'être ce vilain petit canard qui a toujours quelque chose qui ne va pas, mais qui n'arrive même pas à dire quoi. Ras-le-bol, aussi, de ces humeurs contrastées, de ces rechutes de moral alors que tout semblait aller mieux, de ces mieux qui font illusion mais me laissent aussi désemparée, au moment où je me décidais enfin à prendre le taureau par les cornes et à prendre des rendez-vous avec des messieurs et des dames qui ne portent plus fatalement une blouse blanche, mais qui ont tous prêté le même serment. Ras-le-bol de cette impression de tourner en rond comme un poisson dans son bocal, ras-le-bol de cette impression de n'avancer nulle part, ras-le-bol de cette sensibilité exacerbée qui me laisse à vif pour un oui, pour un non, pour une énième "rencontre-vérité" hypocrite à souhait avec ma chef bien-aimée, pour ce besoin de solitude et de tranquilité que j'éprouve en permanence depuis plusieurs semaines maintenant, pour votre silence face à mes billets, aussi...
Alors, un matin sans maquillage, parce que l'imminence des pleurs est une telle évidence. Et puis, ce midi, mes mots et mes larmes, enfin libéré(e)s, devant celle dont je vous ai si peu parlé, et à qui je dois tant. Et sa colère, mi-feinte, mi-réelle, pour me dire que, vraiment, s'auto-brutaliser à ce point, c'est criminel. "Si vous étiez votre propre fille, comment réagiriez-vous face à votre désarroi ?" Bien autrement, sans doute.
Alors, il va falloir désapprendre ces réflexes acquis et polis au fil des années, cesser de viser la perfection, cesser de me répéter, à propos de tout et de rien, que je ne suis "pas à la hauteur", cesser de me juger, et apprendre à écouter la petite fille apeurée qui tremble en gardant le silence depuis si longtemps... Saurai-je le faire ?...