Envies contradictoires (2e partie)
Il y a quelque temps, je vous parlais de ma frénésie culinaire. Et hop ! un gâteau par-ci, et zou ! des madeleines apéritives par là...
Mais là, non, vraiment, là, faut qu'je fasse quelque chose. Ca fait un moment que je me dis qu'il faudrait... que ce serait bien... que vraiment ça ne peut plus durer... Et paf ! un matin, dans mon agrégateur, un billet de Dame Patate. Le Signe. Avec un S majuscule.
J'ai donc relu les billets référencés, suivi les chtis liens... et mamma mia ! pour reprendre l'analyse chiffrée de Dame Patate en juillet 2006, on ne peut pas dire que le constat soit brillant... IMC à 26,35 (comprendre : surpoids), un poids idéal annoncé inférieur de 15 (QUINZE !!!) kilos à mon poids actuel (gloups !)...
Bon, Monsieur Chien, Madame Chat, j'ai l'honneur de vous annoncer que, vous et moi, c'est désormais le même combat ! Il n'y a que les modalités qui vont changer : croquettes light pour vous, poisson/légumes pour moi. (Le pire, c'est que j'aime ça. Mais j'aime aussi le reste, et c'est bien là le problème.)
Mais, soyons honnête, le combat s'annonce rude : j'ai toujours eu du mal avec le concept même de régime.
Déjà, je suis par essence réfractaire à toute chose imposée, une vraie sale môme qui prendra systématiquement le contrepied de ce qu'on cherche à lui faire faire. C'est puéril, mais j'ai beau être consciente du mécanisme, je n'y peux rien : je n'arrive pas à changer ce mode de fonctionnement.
Et puis il y a l'héritage familial, en termes de gènes et d'histoire : un côté de ma famille est plutôt sec, l'autre présente une nette tendance à l'embonpoint. Evidemment, je penche plutôt de celui-là. Enfin, depuis la puberté, parce qu'avant, c'était plutôt l'inverse : je me souviens d'avoir été si légère que je m'envolais littéralement lors des tempêtes, et de ma mère m'interdisant d'aller à l'entraînement tant que je n'avais pas avalé un goûter pantagruélique. Car fut un temps où j'étais sportive... (On est prié d'arrêter de ricaner, là-bas, dans le fond de la salle !) Et puis, chez nous, faire la cuisine, prendre un repas, c'était le partage, l'expression de l'amour. Alors, forcément, dans ces conditions, se mettre au régime, ça a quelque chose de... d'hérétique, en fait !
Et puis, au bout du compte, mon objectif à moi, ce n'est pas tant de rentrer dans les canons pré-établis d'une mode ou d'un système médical, mais plutôt de me sentir à nouveau bien dans mon corps et dans ma tête, enfin en paix avec ce corps dont je suis divorcée depuis mon enfance. Et ça, je sais d'expérience que c'est possible même avec quelques kilos en trop par rapport à la norme, une question d'état d'esprit, de subjectivité plus que d'objectivité... Alors, quinze kilos, faut pas rêver non plus : je n'ai pas pesé les 55 kilos qu'ils m'annoncent comme objectif depuis bien quinze ans, donc faudrait voir pas pousser mémé dans les orties non plus, hein ! Mais oui, j'aimerais bien retrouver le poids auquel je me sentais bien dans ma peau, fière de l'image que me renvoyait le miroir de ma salle de bains... Retrouver ces sensations perdues, qui n'ont pourtant que deux ans...
En attendant, que je le veuille ou non, que je m'accepte telle que je suis physiquement (ce qui n'est pas exactement le cas) ou non, il faut désormais que je perde du poids. Sinon, j'ai déjà été prévenue, c'est un traitement à vie qui me guette, complications médicales obligent : j'ai un problème d'assimilation du sucre (est-ce la raison de mon côté "bec-sucré" ?), et je suis donc un sujet à risque pour le diabète. Risque qui, bien évidemment, augmente avec le surpoids.
Alors, finalement, vous en parler, n'est-ce pas un peu m'obliger à m'y mettre sérieusement, à ne pas flancher à la première difficulté/tentation ?...