La goutte d'eau
Sur le chemin du retour, je me disais qu'il fallait savoir cultiver le beau et l'agréable, et qu'il était donc préférable de tirer un voile pudique sur cette journée de retour au bureau. Oublier l'ambiance plombée, la mise à l'écart de la part de Lady Tremaine, Javotte et Anastasia, l'envie de pleurer tant ce que je fais me paraît inepte et inintéressant, et même inutile... Oublier tout cela, et me concentrer sur du beau, du bon - le billet de Lise, le sourire heureux de ma collègue C., le plaisir de retrouver des amis venus de province, ce soir, pour un dîner tardif...
Et puis il y a eu l'enveloppe. Et, à l'ouverture, la surprise. Mauvaise.
Alors oui, je suis *pour* le concept d'impôts, parce que ce sont eux qui permettent à un pays de vivre, aux différentes administrations et aux services publics de fonctionner, aux collectivités de proposer des services essentiels à leurs citoyens, et à ce titre, je suis heureuse d'en payer. Mais, plus de deux-tiers de mon salaire de fonctionnaire privilégiée (68,3% exactement) pour mon petit palais HLM de 30 mètres carrés, n'est-ce pas un peu beaucoup ? D'ailleurs, c'est amusant (mais je ris un peu jaune, je l'avoue), c'est à peu près ce que nous payions pour l'appartement de mon ex, un 45m² dans le privé...
Mesdames, Messieurs, je vous le dis tout net : si j'étais une banque, z'auriez tout intérêt à ne pas avoir placé vos économies chez moi, parce que là, c'est la banqueroute !
(Je vais bien, tout va bien...)